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Cornette de Saint Cyr, Paris
La maison de ventes Cornette de Saint Cyr s’installe à Paris, avenue Hoche dans le triangle d’or, dans un vaste hôtel particulier du XIXe de 1500 m2.
Arnaud Cornette de Saint Cyr a demandé à matali crasset de dessiner les signes forts de ce lieu : la banque d’accueil et le mobilier de vente. Il a souhaité ajouter une note contemporaine dans le rituel de la vente par la présence d’un mobilier contemporain, qui témoigne aussi de l’amour et de l'engagement familial pour la création contemporaine.
On découvre d’abord dans le vestibule, où trône un magistral escalier, une borne d’accueil en geste de bienvenue.
C’est un mobilier à la fois riche et généreux dans ses textures, un mélange de cuir, de bois de chêne, de laiton et de cuivre, dans son toucher et dans ses lumières...
Le meuble reprend la couleur bleue chère à la famille Cornette de Saint Cyr. Le meuble surprend à la fois par les facettes biseautées et les matières.
En rentrant dans la salle de ventes, on découvre une intervention architecturale pour ancrer la scène. La cheminée et son miroir ont été recouverts d’une membrane, armature de métal, qui se dresse tel un blason, où figure le nom de la maison, dans l’espace. Elle est le symbole de la métamorphose du lieu.
Enfin, un ensemble de mobiliers spécifiques et mobiles répondant aux impératifs de cette pièce qui peut se jouer en un ou plusieurs actes.
Une maison de ventes, c’est un théâtre, un lieu où tout se conclut avec la vente. Peut-être est-ce aussi ce qui a séduit Arnaud Cornette de Cyr dans ma manière de penser le design comme des scénarios de vie pour me proposer de penser pour lui le mobilier de son nouvel écrin ? Il s’efface pendant les expositions et prend place pendant les ventes.
J’ai choisi de travailler avec des matériaux pérennes : le bois, le cuivre et le cuir.
Le dessin du mobilier joue avec des arêtes saillantes, les plans sont traités en monomatières.
Le bleu s’inscrit par aplats, rappelant la complicité et l'attachement de Pierre Cornette de Saint Cyr à Yves Klein et son « autel » où repose sa ceinture de judoka, la toile du Saut dans le vide.
Pour ce projet matali crasset s’est entourée d’artisans d’excellence : les tapissiers et selliers Domeau & Pérès, compagnons de route avec lesquels elle travaille depuis 1995, et Arnaud Lhermitte avec qui elle a réalisé des projets d’aménagement.
Ce travail va dans la poursuite du mobilier réalisé pour l’ARC du Mobilier national où matali crasset avait travaillé avec des tons de beiges dans le bois et cuir. Le bureau est actuellement utilisé par la ministre de la Culture.
Elle nous démontre avec ce projet que le savoir-faire n’est pas l’ennemi du contemporain.
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Crédits
- Fabrice Gousset