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Kiosque, Mediakiosk, Ville de Paris
Le prototype de kiosque dessiné par matali crasset pour Mediakiosk, séléctionné à l’issu de l’appel d’offre compétitif de la Ville de Paris débuté en 2014 est installé pendant une période 3 mois place Victor & Hélène Basch à Paris.
Un design épuré et une identité parisienne. Le futur kiosque est inspiré des ateliers et des toits parisiens, avec une écriture épurée. Il se caractérise par sa toiture bombée, et par ses façades de verre, encadrées par des poteaux d’angle.
“Le kiosque est un des supports de notre vie de quartier, il est un des rares espaces marchand à rester à échelle humaine. C’est pourquoi l’atelier est une référence qui fait sens pour le kiosque.
Un atelier, c’est un endroit où on est actif et à proximité. Un atelier dans Paris, c’est une petite unité qui vient se glisser dans les interstices urbains pour faire un travail avant tout à usage local et de proximité.
La principale caractéristique de l’atelier est d’avoir une façade qui laisse passer largement la lumière naturelle.
On reconnaît tout de suite les ateliers dans la trame de la ville car il crée une rupture ; il semble dire : ici on aime la vie, la lumière, les saisons qui passent…
Le passant attentif voit ce qui s’y passe …on n’y vit pas caché, on est en prise directe avec la vie, en prise directe avec la vie de son quartier aussi.
Un savant dosage entre être suffisamment ouvert et suffisamment protégé pour se sentir bien, quelques peu protégé, un peu comme si on pouvait ne prendre que la meilleur de la ville : son énergie pour alimenter sa propre avancée.
Un atelier / quand on est à l’intérieur, on voit ce qui se passe dans la rue, on se nourrie de sa dynamique. On est en quelque sorte fier de pouvoir montrer à quoi on occupe ses journées, une transparence sur le métier que l’on a choisie, sur les gestes quotidiens qui le définit…une porosité visuelle choisie qui exprime une volonté de partage.
Le kiosque proposé comme l’atelier concentre ces ouvertures dans une direction : celle de la lumière pour l’atelier, celle de la déambulation pour le kiosque. Il fait le dos rond à la circulation pour privilégier la convivialité de la mobilité douce.
La façade du kiosque s’entrouve le jour : les portes forment deux bras pour protéger, étendre l’activité tout en étant transparent.
Le séquençage des vantaux de la façade du kiosque est calqué sur les rythmes verticaux si particulier des ateliers et le rythme peut être même accentué par l’ajout d’une verticale centrale pour chaque vantail.
Un kiosque atelier qui vient proposer différents scénarios.
Différentes typologies permettent d’aller bien au delà de déclinaison de couleur, elles représentent différentes qualifications.
Ces déclinaisons proposent des logiques qui font sens tant au niveau artistique, programmatique, social et écologique.
Autour d’une identité fédératrice, le kiosque peut de façon plus efficace faire évoluer les pratiques en montrant clairement quels en sont les enjeux :
“L’intégration dans la ville repose sur une digestion de la technologie. En effet l’idée motrice du projet n’est pas de revendiquer l’aspect automatique, la machine que tout le monde connaît mais de poser un volume avec harmonie dans les rues de Paris, à l’image d’un petit bosquet, d’une parenthèse végétale.
Les motifs végétaux et les analogies à la nature font partie intégrante de l’identité urbaine parisienne, les éléments les plus représentatifs étant les bouches du “métropolitain” de Hector Guimard.
Les vibrations végétales sont encadrées, en bas, par le socle qui donne une assise et un haut, par le fronton aux formes rebondis qui chapeaute le volume avec douceur et discrétion.
Ce n’est pas une forme qui s’impose, il n’y a pas d’angles vifs qui arrêtent le regard et sa typologie construite avec des volumes simples permet une lecture immédiate.
La subtilité réside dans cette vibration végétale qui vient napper le volume tout autour. Le béton qui reste le matériau approprié, vu sa pérennité, gagne alors une facture contemporaine.
L’arborescence qui s’échappe de sa surface avec un élan vers le haut simule la force et l’énergie sans cesse renouvelée de la nature. Ce parti-pris végétal permet la cohabitation du sanitaire et de la fontaine et donne un cadre légitime aux arguments de récupération de l’eau de pluie et de consommation de l’eau de Paris.
La signalétique et les autres supports (plan, interface pour l’ouverture) sont rattachés soit au socle soit au fronton pour ne pas interférer avec le rythme végétal.
A l’intérieur un sky-dome donne de la respiration à l’aménagement intérieur ponctué par le même rythme.
3 coloris différents sont actuellement à l’étude : vert, gris et rouge. Le choix final d’implantation sera déterminé après consultation des mairies d’arrondissement.
Un dispositif d’éclairage positionné au niveau des poteaux d’angle permettra de signaler si le kiosque est ouvert ou non.
Les nouveaux kiosques seront chauffés, mieux isolés et protégés des intempéries. Ils disposeront d’une caisse informatisée et d’espaces de rangement pour leurs effets personnels ainsi que des modalités d’ouverture/fermeture optimisées grâce à un rideau adapté. 235 kiosques pourront, en outre, être équipés de toilettes à la demande du kiosquier.
Le nouveau kiosque sera un espace aéré et moderne à la fois plus confortable dans l’exercice du métier de kiosquier et plus attractif pour tous leurs clients. Ils seront également totalement accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Ces nouveaux kiosques respecteront également les exigences de la municipalité parisienne en matière de développement durable. Eco-conçus avec des matériaux 100% recyclables, ils seront alimentés en électricité d’origine renouvelable et répondront aux exigences des certifications origine France et ISO 14001. Leurs performances énergétiques seront réduites de 54%, grâce notamment à un éclairage 100% LED.
L’amélioration des conditions de travail des kiosquiers passera par un plan de formation qui sera proposé à tous les kiosquiers. Ces temps d’apprentissage porteront sur la vente de presse, la gestion et la comptabilité, l’informatique, l’accueil touristique ou encore les langues étrangères.
De nouveaux services pour les usagers
Ces nouveaux kiosques ont été conçus pour améliorer l’accueil des usagers, qui pourront désormais entrer au cœur de cet espace et avoir une meilleure visibilité sur l’offre de presse qui y est présentée.
Le projet prévoit aussi d’attirer de nouveaux clients, notamment par la mise en place de services innovants. Les activités des kiosques seront diversifiées et en adéquation avec leur emplacement afin d’offrir de nouveaux services de proximité.
Accès à l’application (ZEENS), qui donnera la possibilité de consulter une sélection de journaux et magazines, de géolocaliser l'exemplaire recherché le plus proche, de le commander et de se le faire livrer chez le kiosquier ;
Installation d’un écran serviciel intérieur dans 100 kiosques permettant d’accéder à différents services numériques, parmi lesquels une cartographie interactive de quartier ;
Mise en place sur 100 kiosques d’écrans digitaux interactifs extérieurs de 32 pouces, accessibles 24h/24, avec un plan interactif de quartier et des informations sur la vie de quartier;
Installation sur 100 kiosques, en partenariat avec La Poste, de boîtes aux lettres, permettant, outre le flux supplémentaire d’usagers pour le kiosquier, la suppression de boites aux lettres sur le trottoir et donc le désencombrement de l’espace public.
La Ville de Paris porte un attachement tout particulier à la presse comme vecteur de la liberté d’expression et du débat public, et donc de la démocratie. Elle est l’une des rares villes de France où le nombre de kiosques a progressé ces dix dernières années.
409 kiosques sont répartis sur l'ensemble de son territoire. Ce maillage offre à tous les Parisiens et aux visiteurs la possibilité de trouver à proximité de leur travail, de leur logement ou tout autre lieu de vie, un titre de presse et un service de proximité.
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Crédits
- Philippe Piron