Transplant, galleria Luisa delle Piane, Milano

  • objets

Transplant, galleria Luisa delle Piane, Milano

2007

”Une barque dérive.
Elle porte uniquement des plantes inconnues.
Telle une arche de Noé végétale, elle contient des espèces toutes différentes et fragiles.
Des vases, mais qui contiennent déjà des végétaux, qui n’ont pas besoin d’eau, en verre.
Ils sont comme des tuteurs qui auraient pris vie, transparents, voire invisibles ou argentés, un seul est doré.
Les bulbes sont des cônes, des boules, un langage de formes simples qui fait référence aux ustensiles de laboratoire tout en rappelant leur origine : du verre soufflé.
Des présences diaphanes, mais inodores.
Et dans le fond de l’espace, c’est une sensation de bien-être qui nous envahit.
Une seule plante est restée et diffuse l’essence du végétal.
Un diffuseur d’huiles essentielles d’un nouveau type.”

Ce projet de matali crasset exposé à la galleria Luisa delle Piane en 2007 est peut-être un nouveau paradoxe : elle nous donne à voir des vases qui contiennent déjà des végétaux éternels et fragiles. Le vase et la culture liée à l’art floral sont souvent décrits comme des symboles de civilité et d’humanité. L’homme n’est plus, d’une certaine manière, un sauvage dès lors qu’il refuse l’état de nature. Mais où commence et où finit cette humanité quand des végétaux naissent d’un univers artificiel, né de manipulations transgéniques alors que nous sommes aujourd’hui conscients des désordres qu’ils engendrent ?

Ce projet interroge également un langage formel dont jusque-là matali crasset se méfiait : l’esthétique de la beauté. Mais ici la Belle et la Bête sont réunies.

Partager

Crédits

  • Patrick Gries
  • Andrea Zani, courtesy galleria Luisa delle Piane