matali crasset est designer industriel. Vincent Breed est verrier. Depuis une dizaine d’années, Vincent Breed souffle des objets dessinés par matali. Boutures est le résultat d’une réflexion commune autour d’objets uniques en verre en hommage à la nature et se servant de la nature comme matrice.

Le bouturage est un mode de multiplication végétative de certaines plantes consistant à donner naissance à un nouvel individu à partir d'un organe ou d'un fragment d'organe isolé.

L’intention de l’exposition est de révéler une certaine relation entre les hommes et la nature, et plus particulièrement entre un homme et un arbre. On connaît tous des histoires où la relation au végétal va bien au-delà d’une simple présence. Cette présence, il est possible de la symboliser pour pouvoir la réactiver autre part : à l’intérieur, alors que l’arbre est à l’extérieur ; dans sa maison de ville, alors que l’arbre est à la campagne ; dans ses souvenirs, alors que l’arbre a disparu…

L’exposition repose sur un process.
Après avoir choisi un arbre, on sélectionne des portions de branches.
On découpe et garde les éléments sélectionnés pour donner naissance à un fagot.
C’est précisément dans ce fagot que Vincent Breed va souffler pour prendre l’empreinte de l’arbre. La matière en fusion unie au souffle vient brûler le cœur du fagot qui devient alors une matrice.
Le verre, en prenant l’empreinte de chaque branche, crée une forme inédite : la bulle de verre passe d’une forme fluide à des ondulations, déformations qui font penser à de la matière en ébullition.
Un projet symbolique qui unit un arbre, du souffle et de la matière en fusion comme un rituel pour redonner la vie autrement.  

“Quand Jean-Pierre Bruaire et Catherine Melotte m’ont proposé de réaliser un projet dans leur espace parisien avec un invité, j’ai tout de suite pensé à un projet à quatre mains ou à deux têtes avec Vincent Breed. Je travaille avec lui le verre depuis une dizaine d’années. Ici, j’ai souhaité associer intimement Vincent au projet.

Le propos était de réaliser une suite d’objets qui ne soit pas prédéterminée par le souffle de Vincent, mais aussi de réaliser des objets sans moule.
Notre projet a donc consisté à trouver une méthode, un principe. Je regarde souvent les formes de la nature, non dans la nostalgie, mais plus pour sa capacité structurelle, structurante.”

Vincent Breed a soufflé le verre dans les fagots de bois. La longueur de son souffle et la forme brûlée induite par le verre en fusion ont donc créé une suite de pièces prolongeant et interrogeant une mémoire de la nature d’une belle manière. 

www.granvillegallery.org